Au Au commencement était le mot
 

L´HÔTE DU PAPE
Parabole oecuménique


Le livre L´invité du Pape  est le dernier livre de Vladimir Volkoff (1932-2005), écrivain français et spécialiste de la “guerre froide”. Né à paris le 7 novembre 1932, il était le fils d´émigrés russes. Docteur en Philosophie, il fut volontaire pendant la guerre d´Algérie (1957-1962), fonctionnaire au Ministère de la Défense et professeur de Langues et Littératures française et russe aux États-Unis. Croyant orthodoxe, il mourut à Bourdeilles (France), le 14 septembre 2005.
Le livre est un romam. Dans le prologue, l´auteur affirme que “ le rôle du romancier consiste davantage à imaginer ce qui est probable qu´à découvrir ce qui est méconnu”. L´invité du Pape est le métropolite (-ain) de Léningrad, archevêque orthodoxe qui meurt au Vatican lors de sa visite à Jean Paul I.
Le Patriarche de Moscou lui avait confié discrètement l´exercice des fonctions de général du KGB, la police secrète de l´URSS.
Une situation comme celle-là aurait été, quelques temps auparavant, inimaginable. La persécution initiale accompagnée de tueries sauvages et de la destruction massive d´églises (130 des 163 évêques russes furent assassinés, ainsi que des milliers de prêtres et 300 000 fidèles) s´infléchit, pendant la IIª guerre mondiale, à partir du moment où l´armée nazie devint une menace, et elle se transforma alors en une relation de tolérance, associée à un processus d´infiltration.
 Le communisme réinstaura la liberté et restitua au clergé une partie de ses biens, de façon à réveiller l´esprit patriotique qui anima le peuple russe pour résister aux forces nazies. Quant  à la stratégie de l´après-guerre, elle consisterait à capter les autorités, tout en infiltrant dans le clergé ses propres agents. Cette relation était devenue tellement ambigüe que l´on avait fréquemment vu changer d´identité des prélats, des prêtres et des agents. Mais les temps ont changé; l´incompatibilité entre catholicisme et orthodoxie n´existe plus. En 1964, Paul VI rencontre à Jérusalem le patriarche Athénagoras; en 1965 sont annulés les anathèmes mutuels que s´étaient lancés Rome et Constantinople; le Pape rend visite au patriarche oecuménique en 1967 après avoir reçu Athénagoras cette même année, au Vatican. L´incompatibilité entre christianisme et communisme, elle aussi s´estompe; l´Église catholique présente un secteur actif, très impliqué dans le social, qui ne renie pas le communisme. Là aussi, on passe de l´anathème au dialogue. C´est l´époque, au Vatican, de l´”Ostpolitik”, promue par le cardinal Casaroli.
Mardi 29 août. L´archevêque de Léningrad, qui a suivi sa formation au monastère de La Trinité (Saint Serge, où est vénérée la célèbre icône de Roublov), sollicite -en tant que responsable  des Affaires Extérieures du Patriarcat- une audience de la part de Jean Paul I qui vient d´être élu. L´audience est rapidement accordée; elle a aussi reçu l´autorisation (peut-être l´ordre lui-même) du président du KGB, Andropov. Et néanmoins, le secteur dur du KGB considère que l´archevêque offre le profil idéal du traître (“ des traces de double-jeu ont déjà été décelées”, “on ne peut être à la fois un communiste sincère et un prêtre authentique”) et décide de le supprimer (“l´élimination des traîtres était une question de la plus haute urgence”). Comment la situation devait-elle être perçue? Comme un problème venant de l´Occident. Car “si l´assassinat était commis par des Italiens plus ou moins indépendants de la papauté,  la situation pouvait devenir intéressante”.
Samedi 2 septembre. La situation est particulièrement grave; le nouveau Pape constitue un point d´interrogation; il paraît avoir accepté sa responsabilité à contre-coeur. Dès les premiers jours de son pontificat, déjà, il a renvoyé deux évêques francs-maçons à leurs activités: pour la loggia , cela ne constitue en aucun cas un bon présage. Si, par hasard, le Saint Père se proposait d´entreprendre une purge sommaire dans son entourage, les années d´efforts consacrés à contrôler les finances du Vatican partiraient en fumée.
Dimanche 3 septembre. Un dossier d´informations sur la loggia se trouve sur le bureau du Pape qui, après huit heures de pontificat, a déjà commencé à se débarrasser des francs-maçons qui l´entouraient. “Toute l´opération des fonds du Vatican se trouvait par là compromise, et les sommes considérables investies dans cette opération par nos amis seraient perdues”. “Il n´est pas nécessaire d´être sorcier, dit le chef de la loggia,  pour deviner que nos amis ne l´accueilleront pas avec plaisir”. “Si nous conduisons avec éducation Sa Sainteté aux portes du paradis, nous en tirerons de substantiels avantages économiques”.  
Mardi 5 septembre. L´archevêque se rend à Rome qu´il considère “non pas comme la capitale de l´Église catholique, mais  comme une ville qui a été orthodoxe durant mille ans”. La mission dont il est chargé consiste en trois points:
*informer le Pape des dangers qu´il court et lui offrir une aide non négligeable.
*révéler au Pape la situation réelle de l´Union Soviétique et lui montrer quelle influence il peut avoir sur son avenir.
*communiquer au Pape son propre rêve oecuménique: humanisme chrétien et unité ecclésiale. Quel rôle doit y jouer le Pape? “Celui d´exemple, de phare, de défi. Nous comptons sur vous pour montrer que l´on peut croire en Dieu et être d´actualité. Pour le montrer à nos dynosaures marxistes-léninistes, et à nos ptérodactyles orthodoxes. Vous dissiperez en même temps (par la même occasion)  les miasmes communistes qui existent aujourd´hui encore dans notre société et les superstitions formalistes qui défigurent notre pauvre et vieille orthodoxie”.
L´archevêque s´interroge pour savoir si le moment d´aborder la véritable raison de sa visite est venu. Lui-aussi, il est allé à Fatima, et lui-aussi il a, du message de la Vierge, une vision conciliaire et oecuménique. Entre autres choses, la Vierge “s´inquiète pour le sort de la Russie, plongée dans le moment le plus désespéré de son histoire” et “réclame la participation de tous les évêques à la consécration de la Russie à son Coeur”; et, dans l´état actuel des choses, “jamais l´Église catholique ni l´Église orthodoxe n´ont mis en doute la validité de leurs épiscopats respectifs”. Néanmoins, la papauté “ne réalise pas les désirs exprimés par la Vierge dans la second secret”; et de plus, “ refuse de révéler le troisième”: pourquoi cela?
Le Pape se rend compte que son visiteur ne se sent pas bien; il respire de plus en plus rapidement, il sent qu´il va mourir et veut connaître le secret. C´est dans ce but qu´il est venu.
Dans le doute, c´est l´amour que le Pape choisit:
-    “Une montagne, et en haut, la croix.
-    L´Église, murmure l´archevêque.
-    Les versants sont couverts de décombres...
-    L´Église
-    Et de cadavres.
-    L´Église
-    Un ange clame: Pénitence! Pénitence! Pénitence! Un évèque vêtu de blanc gravit la montagne.
-    Toi.
-    Il est accompagné d´autres évêques.
-    Nous.
-    Il est traversé par les flèches que tirent des hommes armés.
-    Nous aussi.
-    Deux anges, chacun porte un arrosoir de verre à la main, ils recueillent le sang des martyrs et ils arrosent les âmes...
-    C´est tout.
-    C´est tout?
-    Des martyrs? Trois cents mille?
-    Innombrables.
-    Deux arrosoirs, tu dis?
-    Deux.
-    L´un pour toi et l´autre pour moi.
-    Si Dieu le veut.
-    Nous irons ensemble à Fatima. Cela a mal tourné.
-    Nous y sommes déjà, mon frère.
-    Confesse-moi! Vite!
-    Je vais te donner l´absolution.
-    Venir de si loin pour recevoir l´absolution en latin, vous reconnaîtrez que...
Et, exhalant son dernier soupir:
IE-DI-NA, dit l´archevêque. Ce qui signifie: ELLE EST UNE.”


                                      Signe prophétique

Le 5 septembre 1978. Nikodim de Léningrad, archevêque orthodoxe, meurt soudainement, alors qu´il était en train de parler avec le Pape. Selon la cause officielle, d´un infarctus; d´après d´autres commentaires, après avoir pris une tasse de café. Dans notre livre Se pedirá cuenta, la question suivante était posée: une autopsie avait-elle été pratiquée sur le corps de Nikodim? (Orígenes, 1990, p.120). Il est frappant de remarquer que, le même mois et au même endroit, meurent, dans des circonstances peu claires, le numéro deux de l´Église othodoxe russe et le numéro un de l´Église catholique.
Reprenons quelques éléments. En août 1972, Nikodim avait été destitué de son poste par le Kremlin à cause de ses affrontements avec le Soviet Suprême (ABC, 6-9-1978). Le jour de sa mort, il était sorti très tôt du Collège Russe “sans présenter de symptômes de ce qu´il était malade” (El País, 6-9-1978). Il avait 49 ans.
Le jésuite Miguel Arranz -qui fut vice-recteur du Collège Russe et qui servit d´interprète au cours de l´audience que Jean Paul I accorda à Nikodim- précise ce qui suit: “Quand je suis arrivé, tôt le matin, au Collège, j´ai trouvé Nikodim très agité. Il me dit qu´il n´avait pas dormi (...) et qu´il avait eu des étouffements. Son secrétaire, l´archimandrite Lev, avait contrôlé sa pression et il avait commencé immédiatement à prendre de la nitroglicérine, car il avait des problèmes de coeur. De plus, pendant la nuit, on lui avait volé la voiture qui avait été mise à sa disposition pour se rendre au Vatican. Comme cela l´avait beaucoup agité, continue le P. Arranz, j´ai essayé de le tranquilliser. Puis, en sortant du Collège Russe, Nikodim me dit: Père Miguel, quand la journée commence très mal, elle se finit très bien”.
Quand l´archevêque avait sollicité l´audience, “il avait dit à Casaroli que “sa demande revêtait un caractère d´urgence” et, lors de l´audience, “il parlait à voix basse au pape Luciani; à d´autres moments, même, il baissait la voix, comme pour se protéger des oreilles indiscrètes. Il ne voulait pas être entendu”.
“À la fin de l´entretien, l´archimandrite fut invité à entrer et Nikodim le présenta au Pape. (...) À un moment donné, alors que la conversation avec Lev touchait à sa fin, Nikodim s´assit sans rien dire et, en s´asseyant, il s´inclina vers l´avant. (...) Tandis qu´il restait recroquevillé aux pieds du Pape, nous avons essayé de le relever; le Pape, lui-aussi, s´inclina vers lui pour essayer de le saisir. Dans ce moment de confusion, le pape Luciani ne s´était pas rendu compte de ce qui se passait. Je dis au Pape que l´archevêque avait des problèmes de coeur pendant que l´archimandrite était sorti en hâte  pour aller chercher le matériel de secours. La piqûre qu´il essaya de lui faire n´obtint aucun résultat. Les yeux de Nikodim étaient entrouverts, et je murmurai alors au Saint Père: Donnez-lui l´absolution. Le Pape s´agenouilla et, en latin, lui donna l´absolution. Le médecin qui arriva quelques minutes après ne put rien faire d´autre que de constater le décès de Nikodim”. Le Pape “ était déconcerté... Mon Dieu, mon Dieu, cela aussi devait m´arriver, répétait-il” (30 días, 6-7-2006).
Le prêtre et journaliste Antoine Wenger, conseiller à l´ambassade de France et ami du cardinal, affirme ce qui suit dans son livre Le cardinal Jean Villot: Nikodim “ avait insisté pour avoir un entretien privé avec le Pape, car il voulait lui transmettre un message. Il fut reçu par Jean Paul I après avoir pris une tasse de café, car il avait le coeur fatigué. Il parla quelques instants avec le Pape, puis, ayant demandé à s´asseoir, il souffrit un arrêt  cardiaque. Le Pape eut juste le temps de prononcer la formule de l´absolution; il fit appeler le cardinal Villot et le médecin, puis entrèrent les reponsables des autres délégations et ils récitèrent le Notre Père”.
“ Le corps du métropolitain fut exposé dans l´église Santa Ana qui se trouve dans l´enceinte du Vatican, transformée pour l´occasion en chapelle ardente. Le cardinal Villot, pour éviter toute apparence de manipulation, avait donné des ordres stricts pour que seules les personnes qui avaient connu monseigneur Nikodim soient admises à se recueillir devant la dépouille de celui qui fut un grand serviteur de l´Église dans la quête de son unité visible”; “ la Providence lui avait accordé de terminer son destin  mortel à Rome, auprès de la profession de foi de Pierre –où il avait tellement aimé prier- et à côté des appartements de Jean XXIII, le pape qu´il avait admiré et aimé, et au sujet  duquel il avait écrit. Le lendemain, le corps fut transporté à Léningrad; l´Église orthodoxe lui réserva des funérailles solennelles” (Edicep, 1991, p.327).
Dans notre livre Juan Pablo I, caso abierto, nous recueillons le témoignage de don Germano Pattaro, expert en oecuménisme et conseiller théologique de Jean Paul I:
“ Je lui demandai, dit don Germano Pattaro, de me parler du métropolite russe Nikodim qui était venu à Rome comme représentant de l´Église orthodoxe à l´occasion du début de son pontificat. J´avais moi-même connu Nikodim lors de réunions eocuméniques et j´éprouvais pour lui de l´estime, de l´admiration et de l´amitié. Et le pape Luciani me dit: “Il est mort entre mes bras; tout se produisit en quelques instants, j´étais déconcerté. Un homme dont la vie fut intègre, fort dans sa foi; ce que je peux dire, c´est que c´était un grand évêque; une âme d´une haute spiritualité, d´une grande culture, proche du coeur des Catholiques. Avec la richesse de sa manière de s´exprimer, il me disait: “Un jour peut-être, Saint Père, nous pourrons monter ensemble, avec nos torches allumées, à l´autel de Dieu, devenu l´autel de tous les Chrétiens”. Il m´a laissé un magnifique cadeau.”.
Le pape Luciani a aussi dit de Nikodim: “ Je vous assure que jamais, de toute ma vie, je n´avais entendu des paroles aussi belles à propos de l´Église catholique que celles qu´il prononça. Je sais qu´il a beaucoup souffert pour l´Église, il a travaillé énormément pour l´unité des Chrétiens. Sa mort est l´un des signes prophétiques de notre pontificat. Nikodim m´avait dit: L´histoire de notre peuple s´écrit toujours avec du sang. Et moi, je lui ai répondu: Mais il y a une promesse solennelle de Marie, la Vierge de Fatima.Celle-ci avait dit: À la fin, la Russie se convertira et il y aura la paix. C´est aussi ce que m´avait dit Sor Lucía à Coimbra: Nous ne savons pas quand viendra la paix, mais l´espérance est forte en nous tous. Ce sera Dieu, et Dieu seul, qui libérera les peuples de Russie et des pays de l´Est. Il est impossible que tant de sang, tant de douleur et de souffrances, tant de prières ne soient pas entendues. Dieu le sait et la Vierge très sainte aussi le sait, qui a annoncé il y a soixante-dix ans aux enfants de Fatima que la Russie redeviendrait un peuple libre”. Nikodim m´a finalement demandé que je bénisse le peuple russe et que je prie pour lui: chose que j´ai faite de tout coeur et que je continuerai à faire” (Sepha, 2009, p. 172; cf. Camilo Bassotto, Il mio cuore è ancora a Venezia, Tip. Adriática, 1990, p.146).  
De la tasse de café, GordonThomas et Morgan-Witts en parlent aussi dans leur livre Pontífice: “Nikodim boit une gorgée. Jean Paul I s´apprête à en faire autant, mais il suspend son geste, surpris. (...) Le corps de Nikodim n´est pas encore refroidi,que commence à courir la rumeur selon laquelle le métropolite aurait été victime d´un empoisonnement par erreur en buvant un café mortel qui avait été préparé pour le Pape. (...) Le métropolite est mort d´un infarctus, mais le bruit se répand” (Plaza & Janés, 1983).
Après la mort de Nikodim, métropolite de Léningrad et numéro deux de l´Église orthodoxe russe, se produit, dit Bernard Lecomte dans son livre Comment le Pape a vaincu le communisme “une réaction anticatholique dans l´église russe”; “cette hostilité, dit-il aussi, dura dix ans” (Rialp, 1992).   
L´archevêque Loris Capovilla, qui fut secrétaire de Jean XXIII, connaissait le troisième secret et était un vieil ami d´Albino Luciani. Il déclara le 13 mai 2000 que “le Pape du sourire avait cru voir (dans le texte du secret) quelquechose qui se référait à lui”. En conséquence, Jean Paul I s´était senti visé; c´est un fait que recueille Andrea Tornielli dans son livre Fátima. Il segreto svelato (Gribaudi, 2000, p. 62).

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Coïncidant avec le centenaire de la naissance de Jean Paul I et le cinquantième anniversaire du commencement du Concile, l´hôte du Pape appelle à la renovation et appelle à l´unité: et tels sont les deux grands objectifs du Concile. Nous nous trouvons devant un signe prophétique, une parabole oecuménique.  
Nous le disons et nous le répétons: l´unité des disciples pour laquelle prie le Christ est un problème de conversion. Dans la “parabole de la roue”, il ne s´agit pas que le rayon orthodoxe se convertisse au rayon romain, ni que celui-ci se convertisse au rayon orthodoxe. Non, par cette voie-là –et nous le voyons bien- on n´arrive nulle part. Il s´agit que chaque rayon se convertisse à l´axe qui est le Christ; et là, et là seulement, nous nous retrouverons tous, les uns et les autres.
Ainsi en est-il écrit dans El día de la cuenta (Meral, 2005, p.299). L´article de José Manuel Vidal, du journal  El Mundo (14-9-2003) qui s´intitule “Jean Paul I fut assassiné” rend compte d´une longue interview qu´il me demanda. Elle constituait, dans le fond, une réplique à ce qu´était le Tríptico Romano, énigmatique recueil de poèmes; le Pape Wojtyla semblait y donner ( en 2002) ce qui pourrait constituer sur cette question une “réponse voilée”, aussi autobiographique qu´apologétique. Et, sans que personne n´en ait disposé ainsi, cet article intervint exactement un an plus tard. De fait, le psaume 78, psaume du jour qui coïncidait avec la fête de l´Exaltation de la sainte croix, paraît tout particulièrement chargé de sens: “Écoute, ô mon peuple, mon enseignement; tends l´oreille aux paroles de ma bouche; je vais parler en paraboles, pour que remontent du passé les mystères”.                      

                                                              Jesús López Sáez
                                                              XXVº anniversaire de l´Association                
                                                              Communauté d´Ayalá